Petit pays, grands projets : tous les domaines de la construction à l’étude

Fondé par René Greisch en 1959 à Liège, le bureau greisch est aujourd’hui un bureau d’études et d’ingénierie implanté en Cité Ardente, à Bruxelles et au Luxembourg dans lequel 300 ingénieurs, modeleurs et architectes mettent leurs compétences au profit de projets de construction, bâtiments et infrastructures. Greisch est idéalement placé pour faire profiter le voisin luxembourgeois de ses 65 ans d’expérience, dans tous les domaines de la construction. Tout en se nourrissant des spécificités grand-ducales pour continuer à apprendre.

Doté d’un conseil d’administration composé uniquement de personnes travaillant dans la société, greisch possède des équipes réparties sur trois sites géographiques, dont près de 20 personnes à Capellen. Philippe Closset, administrateur : « Les domaines d’expertise de nos collaborateurs actifs sur nos trois sites sont déterminés par le type de marchés présent sur place. Au Luxembourg, nous sommes plutôt orientés bâtiment, tandis que nous développons le génie civil depuis Liège. Nous sommes implantés au Luxembourg depuis 2015, la crise de 2008 ayant montré qu’être actif sur un seul marché était risqué. Nous avons alors décidé d’investir au Luxembourg parce que ce petit pays voisin investissait massivement dans le logement, les écoles, … Actuellement, le gouvernement investit aussi énormément dans les infrastructures. »

Opportunités et contraintes locales

Axel Rémont, ingénieur responsable du bureau du Luxembourg, poursuit : « Après avoir travaillé 10 ans sur le site de Liège, j’ai rejoint l’équipe luxembourgeoise en 2019, nous étions cinq à l’époque. Si greisch était déjà bien connu ici pour ses ouvrages d’art, c’était moins le cas pour ses études en bâtiment, surtout en stabilité. Il nous faut encore nous battre pour se faire une place sur ce marché où l’optimisation des structures est moins recherchée qu’en Belgique, le coût du béton représentant une part plus faible du prix de vente du bâtiment au mètre carré. En techniques spéciales, la taille du pays ne permet pas de disposer de ressources locales en quantités suffisantes et le marché nous est donc plus ouvert. D’autant que les moyens publics investis ici permettent d’envisager des techniques dont on ne peut que rêver en Wallonie. C’est notamment le cas de réseaux de chaleur à très grande échelle (voir article en pages 20 & 21). Il existe clairement une vision d’avenir, dans laquelle nous nous inscrivons pleinement avec nos études. »

Plus d’argent disponible ne signifie pas seulement davantage de projets, mais aussi des projets plus ambitieux. Ainsi, les premières grandes références du bureau en structure bois sont situées au Grand-Duché. « Roots », immeubles mixtes à Belval en structures bois sur socle en béton (ArtBuild architectes pour BPI et Unibra), a ainsi profité des compétences de greisch en stabilité (outre les TS) pour maximiser le nombre de mètres carrés exploitables tout en proposant des solutions statiques adaptées aux différentes programmations (logement, bureau). Ce projet, dont le chantier a débuté, devrait être exemplaire en termes de durabilité, d’innovation et de bien-être.

Initiatives publiques

Avec la crise immobilière, le marché luxembourgeois de la promotion s’est refermé. Des projets tels que I’immeuble de bureaux avec commerces « Icone » pour Foster + Partners sur le site de Belval, pour lequel greisch a étudié l’ensemble des techniques spéciales, ne sont plus qu’un bon souvenir. Les autorités publiques comme le Fonds du Logement et la SNHBM, continuent quant à elles à investir pour faire face à la pénurie de logements. Le Lycée Technique de Bonnevoie, qui accueillera 2200 élèves et 200 enseignants, est un autre projet de très grande ampleur, à la fois complexe et complet, greisch s’étant vu confier l’étude de toute la partie HVAC, particulièrement riche vu la diversité des fonctions présentes sur le site (classes-ateliers, piscine, hall sportif, …). La passerelle des Arts sur le Plateau du Kirchberg et le pont Y franchissant l’A3 à Gasperich sont deux références marquantes en termes d’ouvrages d’art, la seconde ayant de plus profité des compétences architecturales de greisch.

Moutons à cinq pattes

Au vu de la diversité de projets à laquelle greisch se confronte, on peut se demander ce que le bureau d’études et d’ingénierie ne fait pas. Philippe Closset donne la réponse : « Nous ne souhaitons pas faire d’ouvrages où la plus-value d’ingénierie n’est pas reconnue. S’il ne faut pas réinventer la roue, ne fut-ce que partiellement, ce n’est pas pour nous. Nous sommes plus intéressés par les moutons à cinq pattes… Les défis environnementaux nous motivent, tout comme ils motivent les jeunes qui nous rejoignent. Nous sommes tous à la recherche de sens pour notre métier. »