Il y a presque deux ans, nous présentions dans ces colonnes le parti architectural et urbanistique de Paradis Express, nouveau quartier se déployant entre la Tour Paradis et la Gare des Guillemins à Liège. Dans cet article, Pascal Lochet, Project Manager chez BESIX, achève de tirer le portrait de ce beau projet en décrivant le chantier de sa phase 1, comprenant la réalisation de la dalle, des parkings, des deux immeubles de bureaux livrés par étapes dès 2021 et de l’hôtel Yust, livré en mai 2022.
Deux contrats (bureaux et hôtel) à honorer en parallèle et des immeubles de bureaux à livrer par étapes aux différents locataires, voilà le défi relevé par BESIX. Avec une équipe technique de 10 à 14 personnes et un encadrement composé d’un conducteur principal, épaulé par 2 conducteurs et un troisième au plus fort du chantier, Pascal Lochet et son équipe ont appliqué une planification « Lean » pour une coordination optimale des sous-traitants, communs ou non aux deux contrats.
Les sous-sols étaient la première partie du projet à livrer à Befimmo, entièrement fonctionnels, pour qu’ils puissent être mis en service. Pascal Lochet : « Dans la partie logements du site, les terres étaient polluées, ce qui a demandé une gestion coûteuse en temps et en espace pour en déterminer la classe et donc la destination. Du côté bureaux, quelques vestiges non cassés des fondations de l’ancienne Tour des Finances nous ont gênés. Nous avons récupéré une partie de ces matériaux pour réaliser la sous-base de la nouvelle dalle de fondation. »
Par-delà la topographie du site, la dalle a été réalisée légèrement inclinée entre la rue Jean Gol (point haut) et la rue Paradis (point bas) afin de créer un drainage naturel, évitant de devoir multiplier les avaloirs. La conséquence de cette particularité ? Des colonnes de hauteurs différentes…
L’étanchéité, définitive sur les zones d’urbanisation et provisoire là où les bâtiments devaient être construits, a été un autre point d’attention tout au long du chantier.
Les immeubles de bureaux, en structure béton, avec toiture en pente et façade-rideau inclinée sur deux faces, donnant une forme trapézoïdale aux bâtiments, n’ont pas été des plus simples à bétonner. Equipés de plafonds actifs, ventilation, sols techniques, sanitaires, … ils ont été livrés « nus », à charge pour les locataires de réaliser les aménagements intérieurs. La livraison par morceaux du B1 – le plus haut des deux avec 11 étages – aux différents utilisateurs a compliqué la tâche de l’entrepreneur général, nécessitant notamment une étanchéité provisoire et générant de la coactivité avec les travaux menés par les locataires.
Quant au Yust, mélange d’hôtel traditionnel, d’auberge de jeunesse et de location longue durée avec bar en rooftop, BESIX en a réalisé jusqu’aux aménagements intérieurs, avec du mobilier adapté à la forme du bâtiment pour certaines chambres, à l’exception des espaces au rez-de-chaussée, dont s’est chargé Wust.
Les abords des bâtiments forment un ensemble avec l’esplanade, avec une linéation du dallage prévue perpendiculaire à l’axe de la gare. Des buttes végétalisées masquent des locaux vélos côté logements, des locaux techniques et poubelles côté bureaux. Une « vague » évoquant les vallées du bassin liégeois donne un relief supplémentaire aux aménagements extérieurs.
On ne le répètera jamais assez : Paradis Express est un projet qui rend fiers tous ses acteurs. Encore davantage quand leur contribution s’est déroulée sans accroc, comme le relève Pascal Lochet, ajoutant : « Nous avons eu de la chance de pouvoir compter sur une très belle équipe, avec des personnes particulièrement compétentes. »
Des façades vitrées architectoniques et fonctionnelles
Environ 10 ans après avoir fourni les vitrages qui déterminent l’aspect de la Tour Paradis, Polypane Glasindustrie a été sollicité pour les deux immeubles de bureaux voisins, ainsi que pour l’hôtel Yust. Franky Symoens, Administrateur délégué de Polypane, n’est pas peu fier de cette réalisation en terre liégeoise, dans laquelle il voit un modèle d’interaction créative entre les architectes, le façadier (Hegge) et son entreprise. « Nous sommes très heureux d’avoir contribué à la réalisation du concept des architectes, avec un très bon choix de matériaux. »
Lumière naturelle, vues, confort acoustique et thermique, … les vitrages de cette partie de Paradis Express ne peuvent pas se résumer à leurs caractéristiques fonctionnelles. Ils participent à la volonté des concepteurs de décliner les façades des bâtiments du nouveau quartier en allant d’une forte transparence à une blancheur dominante à mesure que l’on se rapproche de la gare. Franky Symoens : « Des quelques 10 000 m2 de verre qui habillent les 2 immeubles de bureaux, une bonne moitié présente des surfaces aveugles bicolores (gris anthracite et blanc signalisation), en simple vitrage extra clair combiné à un isolant. La part de blanc augmente progressivement pour faire la transition avec les immeubles résidentiels, à la blancheur éclatante. Les parties transparentes des façades sont quant à elles en triple vitrage (Ug de 0,5 W/m²K). » L’hôtel Yust affiche pour sa part un design de façade proche de celui des immeubles à appartements, avec des vitrages clairs dans un rôle essentiellement fonctionnel.