Flexibilité et réactivité : l’énergie d’une double rénovation

Renowatt rime avec … Renobat. Pour son centre culturel et son centre sportif datant tous deux de la fin des années 70 et très énergivores, la commune d’Ottignies Louvain-la-Neuve a eu recours au programme wallon de rénovation énergétique des bâtiments publics Renowatt afin de l’aider dans le lancement et le suivi d’un marché public en Design & Build. Ce dernier a été remporté en mai dernier par Thomas & Piron Rénovation Bâtiment, TP Renobat pour les intimes.

Le Centre culturel d’Ottignies Louvain-la-Neuve se présente comme une structure béton avec poutres-colonnes, sur laquelle a été greffé un bardage extérieur sous la forme d’éléments préfabriqués en béton. 

Maîtriser l’ensemble des impositions pour un avenir durable

Le projet se concentre sur la rénovation de l’enveloppe énergétique des bâtiments, incluant les façades, les menuiseries extérieures et les toitures. Victor Spinazze, gestionnaire de chantiers chez TP Renobat : « Pour le SPOTT, l’objectif visé est clair : diviser par deux les consommations énergétiques tout en donnant un nouveau look au bâtiment grâce à une façade en brique parcourue à sa base par un bandeau en acier Corten.  Nous allons beaucoup plus loin que la simple PEB, puisque nous sommes soumis aux critères DNSH, qui imposent de ne pas causer de préjudice important à aucun des six objectifs environnementaux établis par l’Union européenne. Par exemple, nous allons utiliser une belle épaisseur de laine de roche plutôt que des isolants synthétiques, ainsi que des écobriques. L’entièreté du cycle de vie du bâtiment est passé au crible. Ces impositions concernent aussi l’organisation du chantier, du tri des déchets aux déplacements des ouvriers, toujours dans l’optique d’une diminution de l’empreinte carbone du chantier. Cela ne nous effraie car c’est l’avenir, et Thomas & Piron Rénovation Bâtiment s’inscrit résolument dans cette démarche. Il est clair que ce projet va être emblématique de ce que nous savons et voulons faire. »

Soumis à des délais stricts pour l’obtention de primes européennes (livraison prévue fin 2025 pour le Centre Sportif et fin juin 2026 en ce qui concerne le SPOTT), les travaux du centre sportif devraient démarrer entre janvier et avril 2025, en fonction de l’attribution du permis tandis que ceux du Centre culturel commenceront après la saison, soit début avril 2025. La complexité du projet réside dans le fait que les bâtiments resteront occupés pendant la plus grande partie des travaux, ce qui nécessite une gestion minutieuse des installations de chantier et des interventions pour minimiser les perturbations.

Anticiper les problèmes…  et traiter les imprévus avec réactivité

Stéphane Beauprez, conducteur de chantiers : « Nous étudions toutes les possibilités techniques pour diminuer le risque d’infiltration. Le décrochage des grands éléments de bardage en béton s’annonce compliqué. Les fixations sont scellées dans le béton. Les sondages effectués ont aussi révélé l’absence de membrane d’étanchéité, si bien qu’on va voir l’intérieur à certains endroits quand on aura enlevé le bardage… Nous réfléchissons donc à la meilleure méthode pour démonter tout cela en gardant le bâtiment étanche à l’eau pendant les travaux. Au niveau de la toiture, qui se présente comme un patchwork de techniques différentes, nous démontons le tout pour repartir sur une base uniforme avec une étanchéité bitumineuse. Le tout sera couvert de panneaux photovoltaïques. »

Victor Spinazze : « Il s’agit de mon premier projet en Design & Build et j’apprécie déjà le fait que nous pouvons apporter notre expérience de chantier très en amont lors de la mise au point des plans d’exécution avec l’architecte et le maître d’ouvrage, afin d’éviter certains problèmes pendant le chantier. Dans ce type de projet, la flexibilité est essentielle car des imprévus peuvent survenir lors de la démolition et la rénovation. L’équipe doit être prête à réagir rapidement pour éviter des retards. De plus, il s’agira d’assurer la présence d’ouvriers qualifiés capables de travailler avec des matériaux spécifiques comme l’écobrique (environ 2000 m2 à poser, y compris sur des trumeaux de faible largeur). C’est la raison pour laquelle nous privilégierons autant que faire se peut notre propre main d’œuvre, même si elle ne suffira probablement pas. Un autre avantage de notre groupe est notre dépôt situé à Our, qui augmente encore notre réactivité quand il faut réagir très rapidement. »