Une clinique moderne et accueillante en deux ans

Confrontée à la vétusté de sa Clinique de la Forêt de Soignes à La Hulpe et aux contraintes de la zone classée Natura 2000 dans laquelle elle est située, l’asbl Silva Medical a décidé de construire une nouvelle clinique psychiatrique à Wavre, là où elle avait par le passé déjà déménagé ses lits de revalidation en y établissant la Clinique du Bois de la Pierre. C’est à l’entrepreneur général Duchêne que Silva Medical a confié le lot 1 et le pilotage des autres lots. Alexandre Lepot, gestionnaire de chantier chez Duchêne, nous présente ce chantier exigeant, mené tambour battant de mai 2022 à juin 2024.

Mise en service en juin 2024, la nouvelle clinique psychiatrique de près de 10 000 m2 se compose de trois étages d’hébergement sur un rez-de-chaussée et un sous-sol plus un étage technique partiel en toiture. Les unités de soins s’organisent autour des pièces de vie et d’activité centrales qui s’orientent vers le jardin côté Ouest. Cette organisation permet de limiter la longueur des couloirs en leur apportant beaucoup de lumière naturelle.

D’une hauteur sous plafond imposante de 6,5 m, une vaste salle de sport/gymnastique douce, polyvalente et cloisonnable permettra aussi la projection de film et l’organisation de formations ou de colloques pour le personnel.

Les aménagements extérieurs ont été pensés afin d’offrir de nombreux espaces de déambulation au sein d’un vaste jardin abrité par le bois au sud et à l’ouest du site. Côté Est, un parking arboré de 37 places pour les visiteurs et une esplanade pour le dépose-minute complètent cet ensemble.

Afin de privilégier un aménagement paysager du site, un parking souterrain de 64 places a également été prévu sous le bâtiment ainsi que des emplacements pour les vélos et motos pour le parking du personnel et des médecins.

Main d’œuvre propre et méthode Lean

L’entreprise générale Duchêne avait donc en charge le lot 1, comprenant le gros œuvre clos couvert, les travaux de plâtrerie et de carrelages ainsi que le pilotage des autres lots.

L’intégralité du gros œuvre (excepté les 3000 m2 de briques de parement et le ferraillage) a été réalisé par de la main d’œuvre interne à Duchêne avec en moyenne une vingtaine d’ouvriers à l’œuvre durant cette phase du chantier. Alexandre Lepot : « Je suis convaincu que le respect du planning a été rendu possible grâce à la contribution de nos propres équipes. On peut également saluer la belle collaboration avec Vuylsteke (ndlr : entreprise du Groupe Eiffage comme Duchêne) qui a assuré la fabrication et la livraison des poutres et colonnes préfabriquées de tout le projet. »

Le respect scrupuleux du planning pour les travaux du lot 1 a aussi été facilité par une approche Lean ou « Planning Post-it », par laquelle chaque avancée était suivie au jour le jour, le principal sous-traitant de parachèvement de Duchêne donnant le rythme aux co-traitants pour l’intégration des techniques. Le pilotage de co-traitants n’est en effet jamais chose aisée. Alexandre Lepot : « Ce n’est pas le premier chantier où l’on applique la méthode Lean. L’intérêt est de reprendre les jalons du traditionnel diagramme de Gantt en développant au jour le jour les activités pour respecter ces jalons. Pour cela, le bâtiment doit être découpé en zones, avec plus ou moins la même charge de travail pour les différents corps de métier dans chaque zone. On établit ainsi une séquence où chaque corps de métier passe de zone en zone pour essayer de garder le plus possible les équipes en permanence sur place, et éviter la coactivité. L’utilisation de post-its de couleur rend le tout très visuel et permet de réfléchir ensemble comment faire pour que tout s’enchaîne au mieux. »

Quelques particularités techniques

La grande salle de sport a donné lieu à quelques solutions techniques hors du commun, comme des prémurs de 7 mètres de haut, ainsi que des hourdis de 15 m de long pour 50 cm d’épaisseur. Par ailleurs, une poutre treillis de 15 m de longueur a été réalisée afin d’y suspendre une cloison amovible de 6,5 m de hauteur, rendant l’espace plus polyvalent.  ∂

Dans tout le bâtiment, ce sont plus de 4500 m² de cloisons qui ont été posées par un sous-traitant, dont 1400 m² constituées de deux ossatures isolées et de 5 plaques de plâtre et 1400 m² composées d’une simple ossature et 6 plaques de plâtre. Cela a représenté un volume considérable de matériaux à approvisionner et mettre en œuvre. 

Les vastes terrasses sont sécurisées par des garde-corps vitrés imposants de 1,8 m de haut pour éviter tout accident avec les patients (longueur des garde-corps : 100 mètres courants).

Dans la septantaine de chambres, des salles de bains ont été réalisées avec un socle préfabriqué en résine. Alexandre Lepot : « Il fallait les faire rentrer dans le bâtiment, tirer une pré-chape pour pouvoir les poser, avant de faire la chape dans la chambre en la resserrant contre le socle. Toute une gymnastique, incluant aussi les techniques, que nous avons intégrée afin de terminer nos travaux dans le délai imparti. »

Mission accomplie

Alexandre Lepot souligne une collaboration fluide avec l’architecte AAU, facilitant la résolution des problèmes de chantier et l’anticipation des défis. Du beau boulot, qui profite aussi aux patients et au corps médical : « Nous sommes fiers d’avoir pu exécuter tous nos travaux en un laps de temps très court. Nous avons en effet démarré les premiers terrassements fin mai 2022 pour terminer le gros œuvre fin janvier 2023, soit légèrement en avance par rapport à notre délai de rigueur. Nous avons également réussi à finaliser la fermeture des cloisons, les plafonnages et les carrelages tels que prévu pour fin août 2023, avec une réception provisoire de notre partie le 27 octobre 2023. »