L’industrie cimentière confirme son engagement sans faille pour une construction circulaire et neutre en carbone

Il y a quelques semaines, FEBELCEM publiait sa « Roadmap Net Zero ». À travers celle-ci, les cimentiers belges confirment leur engagement sans faille à la transition vers une construction circulaire et neutre en carbone. Elle confirme l’accélération des projets de décarbonation du ciment pour atteindre le « Net Zero » au plus tard en 2050, mais probablement plus tôt. 

Les « 5 C » symbolisent le rôle du ciment et du béton dans la transition vers une chaîne de valeur de la construction plus durable. Ces cinq principaux leviers sont entre les mains des différents acteurs de la construction, et donc pas seulement entre celles des cimentiers. 

• Construction (circulaire) : il s’agit de l’utilisation responsable des matériaux de construction, y compris le béton. À ce titre, un aspect important est l’adoption de pratiques de construction circulaire, qu’il s’agisse de réutiliser des structures entières ou de recycler des granulats de béton. 

• Ciment : l’un des moyens traditionnels de réduire l’empreinte environnementale du ciment est d’utiliser des matières en substitution du clinker, des SCM (« Supplementary Cementitious Materials ») tels que le laitier de haut fourneau. Depuis 2020, afin d’anticiper la disparition à moyen terme du laitier et de réduire encore la teneur en clinker du ciment, les cimentiers belges mènent des projets de recherche prénormative visant à démontrer l’aptitude spécifique à l’emploi des ciments contenant de nouveaux composants, dont l’argile calcinée.  

• Clinker : ce levier représente toutes les mesures prises au niveau des fours pour réduire l’impact de la production de clinker. On distingue ici les mesures dites traditionnelles telles que l’utilisation de matières premières décarbonées, le co-processing des déchets ou l’amélioration de l’efficacité énergétique, et les technologies de rupture telles que le CCS (« Carbon Capture and Storage »). 

• Concrete (béton) : la durabilité n’est pas seulement une question d’empreinte environnementale, mais aussi une question de longévité. La prescription d’une composition de béton appropriée et une bonne exécution constituent la base de structures en béton durables. En outre, le secteur du béton dispose d’un certain nombre de leviers : électrification du transport, numérisation, utilisation de granulats de béton recyclé, etc. 

• (Re)Carbonatation : tout au long de leur cycle de vie, les structures en béton absorbent une part importante du CO₂ émis lors de la production du clinker. L’impact global de ce phénomène naturel a été récemment quantifié et certains projets visent à accélérer cette réaction avec des granulats de béton recyclé.

Il est bon de rappeler que les trente dernières années nous ont déjà permis de réduire de 31 % l’empreinte carbone moyenne de la production de ciment, faisant de la Belgique un champion à l’échelle mondiale. 

Parmi les différents leviers de décarbonation, deux tiers de l’effort seront basés sur la mise en œuvre du CCS. Il est donc évident que le déploiement de cette nouvelle chaîne de valeur est une priorité absolue pour le secteur cimentier. Elle se compose principalement de trois éléments : 

• La capture : le CO2 contenu dans les gaz de combustion est séparé et concentré pour l’empêcher de rejoindre l’atmosphère. 

• Le transport : le CO2 purifié est mis sous pression et transporté dans des pipelines jusqu’à un terminal portuaire où il est liquéfié et transporté par navire vers des sites de stockage en mer du Nord. L’opérateur du réseau de transport de CO2 doit encore être désigné par la Région wallonne et la Région flamande. 

• Le stockage permanent : le CO2 est injecté sous pression et stocké à grande profondeur dans des anciens champs de gaz naturel offshore ou dans des aquifères salins profonds de la mer du Nord. 

Deux projets industriels d’envergure sont en cours de préparation pour être opérationnels avant 2030 : GO4ZERO de Holcim à Obourg (Mons) et Anthemis de Heidelberg Materials à Antoing (Tournai). 

Avec ces deux projets, le secteur cimentier belge est clairement un « Early mover » dans la mise en œuvre de la chaine de valeur du CCS, qui représente une opportunité unique à saisir pour le secteur de la construction et constitue le maillon indispensable pour le développement d’un tissu industriel décarboné et concurrentiel tant en Wallonie qu’en Flandre.