L’oreille du bâtiment

Le nouvel écoquartier Rives Ardentes qui sort de terre sur le site de Coronmeuse à Liège se veut durable et apaisé. Avec à terme plus de 1300 logements répartis en plusieurs îlots et complétés par des bureaux, commerces et équipements publics (crèche, polyclinique, …), ce projet mixte représente pourtant un haut niveau de densification. L’acoustique y est donc primordiale pour garantir aux habitants une qualité de vie proche de celle d’un village. C’est à Sweco que le consortium Neo Legia a confié le volet acoustique de cet énorme projet.

Caroline Gramme, ingénieur et Senior Project Leader en acoustique chez Sweco, lance, enthousiaste : « Sur cette presqu’île, nous avons la chance de participer à la naissance d’une petite ville et il est évident que l’acoustique contribue à la qualité du vivre ensemble. »

Traquer le bruit pour l’atténuer

Menées idéalement avant la de­mande de permis, les études acous­tiques portent sur le bruit d’impact, le bruit aérien et le bruit des installations techniques. Caroline Gramme : « Avec des simulations informatiques, nous étudions l’impact sonore des installations techniques, généralement placées en toiture et à ciel ouvert, sur les alentours. Il faut également savoir que les normes acoustiques des logements ont évolué, et que les nouveaux permis déposés depuis le 1er janvier 2023 doivent respecter des réglementations plus strictes que celles de 2008. »

En amont, une bonne collaboration entre ingénieur acousticien et architecte est cruciale pour s’assurer que les solutions acoustiques préconisées soient intégrées dans les plans. Les cahiers des charges décrivent des compositions types de parois – suivant le principe masse-ressort-masse – que l’entrepreneur peut ensuite traduire en matériaux. 

En aval, une fois le bâtiment construit, Caroline Gramme réalise des mesures acoustiques sur site pour vérifier que les performances acoustiques respectent bien les normes établies. « Effectuer des mesures acoustiques sur un chantier actif demande de l’organisation et de la patience. Il s’agit d’éviter les bruits générés par les différents corps de métier, ce qui nous pousse souvent à travailler en décalage, lorsque le chantier est au ralenti, à partir de 15h30 par exemple. » 

Au niveau des bruits aériens, Rives Ardentes faisant la part belle à la mobilité douce, l’impact sonore sur les résidents est plus faible que dans un environnement animé par la circulation automobile. Les logements situés le long du boulevard sont cependant davantage exposés, en raison de la présence du tram. « Nous avons tenu compte des études disponibles pour évaluer le niveau de bruit environnemental et, par conséquent, la performance acoustique à viser pour les façades. »

Une expérience boostée par la curiosité

De projet en projet, Caroline Gramme a acquis une expérience qui fait d’elle en quelque sorte l’oreille du bâtiment. « En arrivant pour effectuer les mesures, je peux souvent déjà détecter des problèmes, par exemple quand je vois des contacts durs au niveau de la périphérie alors que nous préconisons du silicone. Un joint dur diminue la performance de la chape flottante et peut causer un problème de bruit d’impact. Il suffit alors de le gratter et placer un joint silicone pour éliminer le problème. Les bruits aériens sont quant à eux toujours plus compliqués à solutionner. On identifie un bruit, on ne sait pas toujours d’où il vient, on réfléchit, … La curiosité est importante dans ce métier. »   

Rives Ardentes correspond bien à la volonté qu’a Sweco de changer la société au bénéfice de tous, en développant des bâtiments durables dans lesquels il fait bon vivre. « Je suis fière de participer au développement de ce projet, pour sa mixité et son ampleur. D’ailleurs, j’en parle même à mes amis. En tant que bureau de conseil, d’ingénierie et d’architecture, nous continuons à explorer des opportunités dans le développement de brownfields, cherchant à trans­former des espaces négligés en environnements dynamiques et durables. Ainsi, à Liège, nous travaillons ainsi sur la revitalisation du quartier de Bavière, afin d’offrir des services variés aux habitants (commerces, crèche, école) et contribuer à l’amélioration de la qualité de vie en ville. »