Anticiper les défis pour offrir le Paradis

115 appartements à la norme passive regroupés dans 4 bâtiments, le tout formant avec d’autres immeubles un nouvel écoquartier mixte et vert entre Tour Paradis et Gare des Guillemins, voilà en quelques mots le projet livré début de l’année dernière à Liège par la société momentanée formée par Besix et sa filiale Wust. Christian Determe, chef de projets chez Wust, revient sur les défis relevés pour réaliser ce qui est devenu un lieu de vie très convoité.

En 2022, nous avions déjà décrit Paradis Express dans ces colonnes, comme un quartier de gare du 21^e siècle, regroupant dans une architecture soignée et des abords verdoyants, bureaux, espaces de coworking, hôtel avec espaces de coliving, logements, crèche, commerces et professions libérales. Un lieu de vie et de travail unique doté de vastes parkings souterrains, avec le Tram en bonus. Si la partie bureaux et hôtel – construite par Besix pour Befimmo – avait été livrée dès 2022, la partie résidentielle – composée de 4 immeubles de hauteurs différentes – est sortie de terre près de 2 ans plus tard.  La construction en avait été confiée par Matexi à la SM Besix – Wust.

En terrain connu

Christian Determe avait en charge la direction de la société momentanée. « Constituer l’équipe fut facilité par le fait que Besix avait déjà plusieurs années de présence sur place, ce qui m’a permis de compter sur des personnes qui connaissaient déjà le site. J’ai ainsi pu m’appuyer sur des personnes rompues aux travaux de parachèvement, mais également sur des ingénieurs projet TS ou façades, parce que, dans le groupe Besix, tous les métiers sont bien représentés en termes de gestion de projet. »

Le projet a été conçu comme un écoquartier, avec l’ensemble des logements aux normes passives. L’épaisseur de l’isolant (polystyrène) atteint 28 cm en façade, ce qui dépasse les exigences normatives. En outre, chaque bâtiment est équipé d’une chaudière centrale au gaz qui alimente un système d’échangeurs d’eau chaude dans chaque appartement. Ce système, bien que peu courant, permet une distribution efficace de la chaleur.

Anticiper les défis

Les suites du COVID ont engendré des retards dans l’approvisionnement des matériaux, obligeant Wust à en commander certains plusieurs mois à l’avance pour les stocker dans des hangars externes vu les quantités importantes. Les travaux de construction ont quant à eux été compliqués par la localisation en centre-ville, limitant les possibilités de stockage.  

Une partie du sous-sol – la dalle de parking ayant été construite au préalable par Besix dans le prolongement de la partie bureaux – a été utilisée pour les installations de chantier, puis deux appartements ont été loués dans l’hôtel Yust voisin pour constituer des bureaux de chantier et libérer de l’espace de stockage sur la dalle au sol. 

Christian Determe relève deux défis de taille : « Une des plus grandes difficultés techniques a été de maintenir l’étanchéité de la dalle de parking sur laquelle nous construisions car ce dernier était déjà équipé et partiellement en service. L’installation des deux grues-tours sur la dalle fut un autre défi. » Enfin, la proximité avec les travaux du Tram, en retard, a entraîné des difficultés de coordination, avec de nombreuses réunions pour gérer au mieux les interactions entre les deux chantiers. L’organisation du chantier peut donc se résumer en un mot : anticipation.

Une organisation qui s’est avérée cruciale pour respecter les délais. Les travaux ont été réalisés en parallèle sur plusieurs bâtiments, avec un rythme de finition extrêmement soutenu. Cela a nécessité une coordination étroite entre les différents sous-traitants, qui devaient changer d’appartement tous les jours et demi. Achever le gros œuvre des deux bâtiments les plus petits a permis d’y mettre un maximum de sous-traitants au travail pour leur parachèvement, tout en avançant dans le gros œuvre des deux immeubles les plus hauts. Christian Determe : « Au plus fort du chantier, nous avions jusqu’à 140 ouvriers actifs en même temps sur place. Parallèlement, nous avons staffé l’encadrement de chantier en conséquence, avec pas moins de 10 personnes rien que pour la gestion du projet, ce qui est atypique. Cela nous a permis de nous acquitter de notre mission dans les délais. »