Sur le site de l’ancienne Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies est apparue Madeleine, une maison de repos et de soins de 10 000 m2 répartis sur 6 niveaux, aux séduisantes formes organiques. Conçue par assar architects et construite par l’entrepreneur général Dherte, elle s’inscrit dans un cadre urbanistique qu’elle enrichit grâce à la création d’un jardin communautaire, partagé avec d’autres institutions présentes sur le site pour un mix intergénérationnel inédit.
Ce projet de longue haleine (premières études dès 2010) est remarquable par la capacité des architectes à concilier vision architecturale et exigences urbanistiques, puis à faire aboutir cette volonté formelle forte dans le respect des attentes des différentes parties impliquées, futurs utilisateurs en tête. Inscrire dans un plan d’urbanisme un bâtiment en forme de goutte d’eau – pour garder un espace libre suffisant afin d’y aménager un jardin – et y développer une organisation intérieure efficiente n’a pas coulé de source. L’intégration de techniques modernes, comme une ventilation décentralisée, a ajouté une couche de complexité au projet mais a surtout permis de gagner en gabarit tout en offrant à l’institution une gestion simplifiée.
La zone d’accueil de jour est hébergée dans un niveau semi-enterré, de même qu’un espace kiné, les locaux du personnel, des espaces techniques, un parking et un espace de recueillement. On trouve au rez-de-chaussée le restaurant avec sa cuisine, une salle d’ergothérapie, un salon de coiffure, une zone administrative et de consultation, et le foyer, qui bénéficie de l’apport de la lumière du jour grâce à un patio central. Les niveaux 1 à 4 regroupent les chambres, avec deux unités cantou pour les personnes désorientées et plusieurs zones de rencontre favorisant les interactions. Toutes les chambres sont situées en périphérie du bâtiment.
Pierre-Maurice Wéry, architecte-associé chez assar explique le pourquoi et le comment de cette configuration particulière : « Un maître d’ouvrage investisseur aura plutôt tendance à commander un bâtiment ressemblant à un hôtel d’étape avec ses interminables couloirs rectilignes. Ce n’est pas le cas des maîtres d’ouvrages publics, qui optent souvent pour un concours d’architecture. C’est une voie analogue qui a été suivie pour Madeleine, bien que le maître d’ouvrage soit une institution semi-privée. La configuration du terrain avec ses bâtiments existants obligeait à une certaine compacité. En creusant le site pour enterrer partiellement la zone de jour et en attirant la lumière au cœur du projet via un patio central, nous avons créé une organisation rayonnante, dans laquelle les couloirs ont été remplacés par des espaces ouverts à tous. »
Comme ce fut le cas avec le CHC MontLégia, la MRS Madeleine est née de la collaboration entre plusieurs personnes au sein d’assar, apportant chacune les compétences propres à son métier : architecte, architecte d’intérieur, paysagiste, spécialiste healthcare, directeur technique et maîtrise d’œuvre. Six profils différents qui ont travaillé de concert. Pierre-Maurice Wéry : « Chez assar, les projets les plus réussis sont souvent le résultat d’une addition de talents, chacun donnant le la pour son morceau de partition sans qu’il y ait besoin d’un chef d’orchestre pour diriger en permanence l’ensemble. »
Cerise sur le gâteau : en imaginant un jardin communautaire avec plaine de jeux, terrain de pétanque et bassin d’agrément, partagé entre la MRS, la crèche et le Centre de rééducation fonctionnelle (Cothan), assar, fidèle à sa volonté d’inclusivité, pousse l’intergénérationnel un cran plus loin, invitant à un brassage de trois populations à l’autonomie limitée. Se sentir chez soi, garder l’esprit et les sens en éveil, maintenir le corps en mouvement, développer la vie sociale, sont des objectifs pouvant être rencontrés via les aménagements paysagers, sans oublier le contact avec la nature.
Si tel est le cas, veuillez contacter Assar Architecten.