Dans un château pluriséculaire proche de Binche, l’école fondamentale libre spécialisée « Les Sillons » accueille plus de 160 élèves présentant un retard mental léger à modéré ou des retards scolaires dus à des troubles spécifiques d’apprentissage. Confrontée à une invasion d’insectes xylophages ayant occasionné de graves problèmes de stabilité, elle a fait appel à de généreux donateurs et au département Construction de Sotrelco pour pouvoir poursuivre son excellent travail dans ce lieu chargé d’histoire. Laurent Lerminieau, directeur de l’école, Remy Cuignet, architecte et Audric Cornez, Directeur technique Construction-Parachèvement chez Sotrelco relatent ce qu’ils ont vécu comme une véritable aventure humaine.
Face au risque de stabilité constaté par les pompiers au niveau d’une poutre de plancher, élèves et enseignants avaient emménagé dans des classes-containers dès la rentrée scolaire 2017. L’idée à l’époque était de regagner le château après un an de travaux. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu…. Laurent Lerminieau : « En investiguant, nous nous sommes rendu compte que les dégâts s’étendaient à d’autres parties du château. » L’Association Architectes (AS-A) est mandatée. Un marché public est alors lancé, remporté l’entreprise Sotrelco pour le lot gros œuvre, les finitions et le pilotage. Une première visite sur chantier mène au constat qu’il faut vider tout l’intérieur pour refaire les planchers.
Nous sommes alors au début de la pandémie de COVID et les mauvaises surprises s’enchaînent. Remy Cuignet : « Classiquement, on nous consulte pour des problèmes qui semblent anodins, mais au fur et à mesure de l’étude, on va de découverte en découverte, si bien que l’on s’oriente vers un chantier de longue haleine. Mettre en conformité un tel bâtiment n’est pas une sinécure. »
Face à cette situation, la solution technique retenue fut radicale mais nécessaire : vider entièrement l’intérieur du bâtiment, tout en préservant soigneusement les murs extérieurs, la toiture et la charpente qui font le charme historique du château. Pour les nouveaux planchers, le choix s’est porté sur un système de poutrains et entrevous en béton spécialement conçu pour les rénovations. L’isolation a ensuite été réalisée de l’intérieur avec un système de mousse projetée.
Travailler en site en partie occupé, en présence d’enfants, impose une gestion stricte de la logistique et de la sécurité. Audric Cornez : « Une réclamation d’un voisin nous a conduit à repenser toute la logique du chantier – que l’on voulait organiser par l’arrière du bâtiment – nous obligeant à travailler depuis la cour de récréation. Sans grue, tous les matériaux ont été acheminés à la main, par les fenêtres et la porte d’entrée. »
« Les murs que l’on croyait pleins étaient en fait parcourus de larges cheminées, la brique s’effritait, … nous avons a donc dû réaliser de nouveaux éléments porteurs en béton. Le résultat est un équilibre entre aspect fini et brut, laissant la possibilité pour l’école de faire exécuter dans un second temps des parachèvements supplémentaires en partie haute, ce qu’elle a d’ailleurs fait tout récemment. » L’authenticité du bâtiment historique a pu être préservée tout en intégrant des touches contemporaines comme un grand escalier central en béton avec garde-corps métalliques. Sotrelco a achevé son travail au printemps 2021, permettant aux élèves de regagner le château et de profiter d’un cadre moderne et fonctionnel.
Remy Cuignet : « Pour notre bureau, ce projet montre qu’il est possible de mettre au goût du jour un bâtiment patrimonial, avec toutes les contraintes que cela implique. » Ainsi, la puissance électrique disponible était insuffisante pour lancer le sprinklage, tout comme la pression d’eau. Des solutions originales ont dû être trouvées.
La réussite du projet est le résultat du niveau d’implication des différents partenaires, mus par une volonté commune de mener à bien l’aventure, au bénéfice d’un enseignement d’excellence pour des enfants qui le méritent vraiment.
Laurent Lerminieau : « Nous avions une réunion de coordination par semaine. Une empathie professionnelle s’est créée entre nous. Malgré le stress causé par les multiples contraintes, l’entente fut excellente. Et Sotrelco ne nous a pas vendu des robinets en or… De plus, le nouvel agencement objective le fonctionnement de notre école voulu par le Pacte d’excellence, chaque plateau correspondant à un niveau de maturité. Au fil des ans, les enfants montent donc de classe en classe, au sens propre. »
On l’aura compris, ce projet est également exemplaire en ce sens qu’il illustre bien la valeur ajoutée que cherche à apporter Sotrelco. Audric Cornez : « Plutôt que de se battre sur le prix avec de nombreux concurrents pour construire 5 maisons identiques en rase campagne, nous préférons les projets riches d’une histoire, dont la complexité exige pas mal de réflexion en amont ainsi qu’une bonne collaboration avec tous les partenaires du chantier, ce qui a clairement été le cas pour l’école de Clerfayt. Cette réussite représente un jalon dans l’histoire de Sotrelco. »