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Transition énergétique 2.0 : réseaux urbains chaudement recommandés !
À Dudelange, le projet « NeiSchmelz », associant logements et fonctions tertiaires, va voir le jour sur un ancien site sidérurgique. (Image : Fonds du Logement Luxembourg)

Transition énergétique 2.0 : réseaux urbains chaudement recommandés !

Souvent intégrés dans des projets de reconversion de friches industrielles, les réseaux de chaleur sont pratique courante au Grand-Duché. A Dudelange et à Wiltz, vont ainsi sortir de terre respectivement 1600 et 1100 logements publics sur une trentaine d’hectares chaque fois. Greisch contribue au volet énergétique des deux projets, avec des solutions basées toutes deux sur des réseaux de chaleur intégrant des sources d’énergie renouvelables, mais techniquement fort différentes. Jean-François Maissin, chef de projet chez greisch, explique en quoi leur conception varie pour s’adapter aux spécificités de chaque site.

Un ancien laminoir à la taille imposante, conservé en tant que patrimoine industriel, sera couvert de modules photovoltaïques, pour une puissance totale proche de 5 MWc, situation projetée.

« Créer un réseau de chaleur ne génère pas directement un gain, étant donné les pertes tout au long des conduites. Pour arriver à une certaine efficacité, il faut optimiser de nombreux aspects et c’est ce à quoi nous nous attelons. Pour le Fonds du Logement, nous concevons actuellement des réseaux urbains de nouvelle génération, à Dudelange et à Wiltz », explique Jean-François Maissin, ingénieur de formation, expert en réseaux urbains de l’équipe.

En centralisant la production de chaleur, les réseaux permettent d’intégrer plus facilement des sources d’énergie renouvelable. Jean-François Maissin développe : « Faire aujourd’hui un réseau de chaleur alimenté par une production principale utilisant de l’énergie fossile n’a aucun sens. Tout l’intérêt est d’y intégrer massivement du renouvelable. On peut remplacer des centaines de petites machines par quelques infrastructures centralisées, de qualité industrielle, offrant de meilleurs rendements et plus faciles à exploiter/entretenir. On gagne aussi de précieux mètres carrés dans chaque logement. Le résultat est un système robuste, plus durable et relativement peu coûteux à terme… »

« NeiSchmelz » à Dudelange : basse température et smartgrid

Ce projet mixte de logements/fonctions tertiaires va voir le jour à partir de 2027 sur un ancien site sidérurgique. Sur base d’un accord-cadre, le Fonds du Logement octroie à greisch des missions techniques « à la carte ».

Alimentant essentiellement des bâti­ments neufs très bien isolés, le réseau de chaleur de Dudelange fonctionnera avec de l’eau à basse température (55°C) dans un parcours de conduites calculé pour minimiser les pertes (moins de 4%). Jean-François Maissin : « Le plus de ce réseau est sa conception suivant le principe d’un smartgrid électrique, pour un partage de chaleur produite à différents endroits sur le site. Une récupération de chaleur est prévue au niveau des eaux usées (riothermie), des eaux de surface, de source, d’exhaure, de l’air, du sol, … L’utilisation de vannes d’équilibrage et de régulation indépendantes de la pression, déjà bien connue au niveau du bâtiment, est ici exploitée à l’échelle d’un vaste quartier. Un ancien laminoir à la taille imposante, conservé en tant que patrimoine industriel, sera couvert de modules photovoltaïques, pour une puissance totale proche de 5 MWc, destinée à couvrir la totalité des besoins pour la production de chaleur. »

À Wiltz, des bacs à glace parcourus de serpentins échangeurs vont permettre de stocker/déstocker de l’énergie sous forme solide/liquide

« Wunne mat der Wooltz » à Wiltz : panneaux hybrides et bacs à glace

Le Fonds du Logement a également mandaté le bureau greisch pour une mission complète de son projet énergie à Wiltz. Celui-ci est basé sur un concept technique radicalement différent pour produire de l’eau chaude : des bacs à glace parcourus de serpentins échangeurs permettant de stocker/déstocker de l’énergie sous forme solide/liquide. Ceux-ci sont connectés via des tuyaux non isolés à des PAC eau-eau centralisées par bâtiment, chacun étant également recouvert de panneaux hybrides. Le système puise les calories soit dans l’air via les panneaux, soit dans le bac à glace. Alternative à la géothermie, cette solution est utilisable pour le chauffage et le rafraîchissement des bâtiments si souhaité. Ici aussi, le concept est exploité de façon innovante à très grande échelle.

Les bacs à glace sont connectés via des tuyaux non isolés à des PAC eau-eau centralisées par bâtiment, chacun étant également recouvert de panneaux hybrides.

Réflexion globale et vision d’avenir

Comparativement à la Belgique, le travail est ici facilité par le fait que greisch n’a qu’un seul interlocuteur, le Fonds du Logement, qui gère tout, de A à Z, du développement des infrastructures aux constructions. Jean-François Maissin conclut : « Ce que le Fonds du Logement attend de nous, c’est déterminer un modèle économique favorisant une certaine indépendance énergétique vis-à-vis de sources d’approvisionnement qui peuvent être tendues. Cela correspond bien à notre ambition de mener une réflexion plus large que le simple dimensionnement d’un réseau. Si l’on connaît ce qui peut être mis en œuvre au niveau des différents bâtiments et le contexte local, on peut étudier toutes les sources de production possibles et proposer les plus appropriées en fonction des contraintes technico-économiques. Nos études ne sont jamais aussi pertinentes que lorsque nous avons cette maîtrise totale depuis la production jusqu’à la fourniture de chaleur. »  

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