Basée dans le Parc d’activités économiques (PAE) de Modave, l’entreprise générale Duchêne (Groupe Eiffage) y achève actuellement la construction d’un hall-relais de 810 m2 pour le compte de la SPI. Les futurs locataires des 3 unités qui le compose profiteront chacun d’une combinaison atelier-bureau logée dans une structure en bois lamellé-collé en lieu et place des 33 tonnes d’acier initialement prévues. Pourquoi un tel revirement et surtout comment le gérer, c’est ce que nous avons voulu savoir…
Quentin Crousse est l’architecte du projet : « Au moment de l’élaboration du cahier des charges, nous étions partis sur une structure métallique. Tout avait été calculé sur cette base par les bureaux d’études DELTA GC (Stabilité) et A+ CONCEPT (Techniques spéciales). Mais les crises successives du COVID et de l’énergie, ainsi que le conflit en Ukraine, ont laissé des traces, faisant exploser le prix de matériaux, dont l’acier ». Confronté à cette situation imprévue, Duchêne a cherché et trouvé une solution en passant d’une structure métallique à une structure en bois lamellé collé.
Grégory Hogge, technicien de chantier chez Duchêne, confirme : « Au-delà du problème financier, la question s’est posée au moment où l’entreprise commençait à développer une cellule construction bois, initiée par notre démarche ’bas carbone’. Ce hall pour la SPI est sans doute l’un des premiers bâtiments industriels que Duchêne construit en ossature bois. »
Si, à l’heure actuelle, on ne connaît pas encore la nature des activités que mèneront les futurs locataires dans le bâtiment, l’objectif des concepteurs était de créer des espaces les plus polyvalents possible : trois unités alliant chacune environ 200 mètres carrés d’atelier et 50 mètres carrés de bureaux, la toiture à deux versants offrant une zone de stockage supplémentaire au-dessus de ceux-ci.
Particularité suite au changement de matériau pour la structure : les panneaux sandwich préfabriqués en béton sont donc fixés à une ossature bois par des assemblages usinés en acier. De l’extérieur, les trois zones d’entrée sont signalées par un bardage bois. Quant à la toiture, elle est composée de panneaux sandwich métalliques, garantissant un montage ultra rapide.
Si Duchêne a reçu la mission en février 2022 (lot 1 : gros œuvre et parachèvements), ce n’est que juste avant les congés estivaux du bâtiment que le chantier a effectivement pu débuter. Il a en effet fallu tout recalculer en fonction du nouveau mode constructif, et convaincre le maître d’ouvrage du bien-fondé de ce changement. Une fois l’accord obtenu, il a alors fallu mettre les bouchées doubles… Grégory Hogge : « Nous voulions tout avoir bétonné avant les vacances de Noël, mais les intempéries ne nous ont permis de le faire que sur deux des trois unités. Nous avons un peu resserré le planning, mis un peu plus d’hommes au niveau des maçonneries, par exemple, pour vraiment permettre aux techniques spéciales (électricité, HVAC et Sanitaire) de démarrer le plus vite possible. » Béton, maçonnerie, menuiseries intérieures, bardage et finitions ont été réalisés par Duchêne en main d’œuvre propre. Terrassements, égouttage, toiture, menuiseries extérieures et structure bois ont été sous-traités. La conduite de chantier était assurée de concert par Julien Hazée et Grégory Hogge. Pour ce dernier, il s’agissait d’un vraie première. Le gestionnaire de chantier était Julien Hourlay.
L’achèvement des travaux est prévu pour la fin du mois d’avril. Duchêne a montré sa capacité d’adaptation, tant sur le plan technique qu’au niveau du planning, pour livrer au final un hall-relais qui sort de l’ordinaire et dans lequel il fera bon travailler. Cerise sur le gâteau : avec ses 52 m3 de bois, le bâtiment permet une belle économie en termes d’émission de CO2 !