Sur le site de la cimenterie Holcim à Obourg, BESIX œuvre, en société momentanée avec Denys, à l’avenir du béton, dont il est un grand consommateur. Le projet GO4ZERO de Holcim vise en effet à produire des ciments neutres en carbone à l’horizon 2029. Pour atteindre cet objectif, une usine ultramoderne est en construction. Fabian Sinapi, Directeur de projet pour BESIX, explique les contraintes et les défis de ce chantier hors du commun, mené dans un environnement très dense.
La société momentanée intégrée BESIX-Denys a été chargée des travaux de génie civil du projet, qui ont débuté le 14 octobre 2024. L’étendue des travaux constitue un défi particulier car elle englobe plus de 70 structures différentes qui doivent être livrées au client en moins de 15 mois. Parmi celles-ci, on trouve des ouvrages particuliers notamment un silo d’homogénéisation de 60 m de haut, réalisé à l’aide d’un coffrage glissant et intégrant un cône en béton inversé de 16 m de hauteur, une structure massive en béton de 23,3 m de haut supportant une tour de préchauffage en acier de 143,3 m de haut au total, une zone de stockage couverte de plus de 250 m de long ainsi qu’une station de déchargement de trains avec trémie. Au final, ce seront environ 35 000 m3 de béton et 4500 tonnes d’armature qui seront mis en œuvre par BESIX-Denys sur ce chantier.
Tout en longueur et coincé entre cimenterie en activité et voies ferrées au trafic important, le site est également parcouru par le ruisseau La Haine. La densité des nombreuses structures à construire y est particulièrement élevée.
Contractuellement, la fin des travaux de la Société Momentanée est prévue en février 2026. Mais tout ne sera pas livré en même temps. Les travaux de bétonnage battent actuellement leur plein aux quatre coins du site : dôme de stockage du calcaire, hall de stockage des additifs, four rotatif, préchauffeur de 3 étages, broyeur vertical et refroidisseur à clinker, … Le gros œuvre de certains bâtiments clés comme le préchauffeur et les massifs pour le four seront livrés dès fin juin afin que CBMI Construction puisse prendre la relève pour monter la partie charpente métallique ainsi que la partie mécanique et électrique liée aux process. Le cœur de la future usine représente en effet une part importante de la contribution de l’entreprise chinoise au projet, en termes à la fois de réalisation et de matériel à livrer. Gérer la coactivité sur le site sera alors un défi majeur.
Parmi les structures en construction, une trémie de déchargement des trains servira à alimenter la nouvelle usine en matière première (calcaire). Cette installation jouxte le domaine Infrabel, où passe la dorsale ferrée wallonne. Fabian Sinapi : « Il est apparu lors d’essais complémentaires qui précédaient l’étude de l’excavation de la fosse destinée à accueillir la trémie que le sol à cet endroit n’avait pas la portance requise pour éviter tout risque de tassement dans le domaine Infrabel. Notre bureau d’études, en collaboration avec Holcim, est à l’œuvre pour trouver une solution sans impacter cependant l’avancement du reste du chantier. »
La présence de 8 grues-tours illustre le caractère exceptionnel du chantier et exige une parfaite coordination via des systèmes dédiés. Aucune n’interfère cependant avec le domaine Infrabel.
Fabian Sinapi : « Les normes de sécurité du groupe Holcim sont extrêmement élevées, dépassant celles prévues pour un chantier classique puisque nous sommes sur un site industriel en activité. Nous avons une équipe de 5 HSE en permanence sur site et avons décidé d’utiliser des banches à la française, coffrages métalliques intégrant en standard tous les équipements de sécurité tels que échelles, passerelles, garde-corps. C’est plus coûteux que des coffrages classiques, mais la sécurité n’a pas de prix. »
Ce chantier est remarquable par son ampleur, mais également par la nature des activités qui vont y être menées après la mise en service des nouvelles installations. Fabian Sinapi conclut : « En tant que gros consommateur de béton, BESIX suit sa propre stratégie de réduction des émissions de CO2. En réalisant le projet GO4ZERO pour Holcim à Obourg, nous participons indirectement mais très concrètement à la poursuite de nos objectifs de durabilité, et ce à travers l’émergence de bétons toujours plus verts. »