La 25e édition du salon Bois & Habitat s’est clôturée sur une note positive, tous les voyants étant au vert pour voir se développer la construction bois. Le Forum Horizon Bois, nouvel événement créé pour rassembler tous les acteurs du secteur le vendredi, premier jour du Salon, a marqué les esprits. L’asbl Ligne Bois y a proposé un colloque professionnel sur les défis et perspectives de la sécurité incendie et du confort acoustique dans les immeubles en bois. Le week-end, Ligne Bois a également mis sur pied un programme de conférences afin de répondre aux interrogations d’un public de plus en plus averti.
Dès la matinée inaugurale du Forum, il a été fait appel à l’expertise de Ligne Bois, à la fois centre d’information au sein de la filière bois wallonne et groupement d’entreprises spécialisées, en matière de voyages d’études à l’étranger pour identifier de bonnes pratiques transposables chez nous : Aurore Leblanc, coordinatrice de Ligne Bois, a partagé ses observations sur la confiance accordée à la filière bois dans d’autres pays, notamment en Scandinavie, en France et au Québec. Les voyages d’études organisés par l’asbl qu’elle dirige ont souvent révélé l’importance de la commande publique pour l’intégration du matériau bois dans les projets de construction. Aurore Leblanc : « Nous avons aussi pu constater une vision collective, tous les acteurs de la filière, des pouvoirs publics aux utilisateurs, avançant dans la même direction. C’est entre autres ce qui contribue à l’essor de la filière bois sur ces territoires. »
Dans le cadre du projet européen W.A.V.E., dont l’un des objectifs est de soutenir le développement économique de la filière bois, Ligne Bois avait convié les professionnels pour aborder les défis liés à la sécurité incendie dans les bâtiments en bois de moyenne et grande hauteur. Les professionnels déplorent un certain flou réglementaire qui crée de l’incertitude, les poussant souvent à aller au-delà des exigences légales en raison de la prudence des services de prévention incendie. Admon Wajnblum, chargé de communication chez Ligne Bois : « Le but n’était pas de régler cette problématique mais d’apporter des pistes de réflexion. Autre point de tension récurrent : la non-reconnaissance en Belgique des essais au feu effectués à l’étranger sur de nombreuses configurations de parois en bois, malgré leur coût élevé voire l’impossibilité de les réaliser chez nous… L’objectif est de faire bouger les lignes au niveau fédéral, mais cela prendra du temps. »
En termes de confort acoustique, on considère souvent les normes belges comme les plus rigoureuses, ce qui peut parfois compliquer l’intégration du bois dans certains projets de construction : « Pour être sûr d’être conforme à la norme – rédigée pour le béton et l’acier, le concepteur bois aura tendance à surdimensionner les solutions, ce qui engendre un surcoût. Là aussi, il faut faire évoluer les choses, en adaptant la norme aux spécificités du bois », souligne Admon Wajnblum.
Aurore Leblanc : « En organisant un tel colloque, notre objectif est de proposer des pistes pour résoudre le paradoxe qui consiste à vouloir décarboner le bâti tout en pénalisant les matériaux biosourcés qui font pourtant partie de la solution. Car nous disposons bel et bien d’une industrie du bois performante, de constructeurs bois et bureaux d’études qui savent mettre le matériau en œuvre dans les règles de l’art – en ce compris sur les plans de la sécurité incendie et du confort acoustique. Toutes les conditions sont donc réunies pour construire en bois de manière optimale. »
Lors des conférences du week-end, face à un public de plus en plus averti, les intervenants ont été invités par Ligne Bois à fournir des conseils pratiques et concrets pour répondre aux attentes. Isolants biosourcés, Tiny houses, surélévations, aménagements extérieurs en bois, bioclimatisme, … les thèmes des conférences avaient été choisis en fonction des préoccupations premières du public, à savoir les aspects pratiques et financiers, souvent dictés par l’actualité…
Aurore Leblanc : « Au-delà de l’aspect économique, on constate une conscience environnementale grandissante, ce qui est rassurant pour l’avenir. Mieux encore, la construction bois a gagné en crédibilité, ce qui dénote une évolution positive des mentalités. Désormais, le bois donne envie et suscite une certaine adhésion. »