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Une conception biophilique axée sur l’humain favorise le bien-être dans un environnement de bureaux circulaire
Les grands murs-rideaux assurent un apport massif de lumière naturelle et une jolie vue sur les platanes côté rue.

Une conception biophilique axée sur l’humain favorise le bien-être dans un environnement de bureaux circulaire

Créer un précédent, montrer l’exemple, définir une nouvelle norme pour des lieux de travail agréables et inspirants qui soient à la fois contemporains et tournés vers l’avenir : telles étaient les ambitions exprimées par le projet de rénovation et d’extension de l’immeuble de bureaux Le Président, situé sur l’Avenue Louise à Bruxelles, transformé en « The Precedent » sur la base d’un concept architectural intelligent. Mission accomplie, grâce à l’attention portée avant tout sur le confort et le bien-être des utilisateurs – la certification WELL et les principes de conception biophilique servant de fils conducteurs primaires – et à l’application radicale de la philosophie de la construction circulaire. Rien d’étonnant donc à ce que ce nouveau « hot spot » ait obtenu un certificat BREEAM Outstanding.

The Precedent comprend 9000 m² de bureaux, répartis sur neuf étages.

Pendant des années, Le Président s’est démarqué par son look élégant et sa volumétrie atypique, agrémentant le paysage de notre capitale densément bâtie. Toutefois, une rénovation s’imposait étant donné que le bâtiment ne répondait plus aux normes et exigences actuelles imposées aux environnements de bureaux. L’investisseur immobilier allemand Union Investment Real Estate et le bureau d’architectes YUGENING ont uni leurs forces pour moderniser l’immeuble vétuste en profondeur, en maintenant sa fonction initiale, et en veillant à ce que son rayonnement esthétique n’ait rien à envier à l’original. Ils ont également décidé de surélever le bâtiment, augmentant l’espace utilisable de 30%. Dès lors, l’ensemble comprend aujourd’hui 9000 m² de bureaux, répartis sur neuf étages.

Un concept holistique

En rebaptisant l’immeuble The Precedent, Union Investment et YUGENING ont choisi un nom adapté à ce projet prestigieux. En effet, d’emblée, la barre était placée très haut. Il fallait repousser les limites, rien de moins. « Nous ne voulions pas simplement donner une nouvelle forme au bâtiment, mais créer un précédent, en montrant comment les travailleurs peuvent s’épanouir de manière optimale dans un contexte fortement urbanisé, grâce à un équilibre idéal entre bien-être, écologie et rentabilité économique. La priorité absolue devait être donnée à l’être humain et à l’environnement », raconte Véronique Orens, associée fondatrice chez YUGENING. 

« Cette vision conceptuelle holistique était la suite logique de la philosophie architecturale axée sur l’humain que prône notre bureau. Nous cherchons continuellement des façons inventives de favoriser le bien-être des utilisateurs d’un bâtiment (de bureaux). Nous sommes convaincus qu’une bonne architecture peut éviter les burn-outs, réduire l’absentéisme, aider les gens à se concentrer mieux et plus longtemps, etc. Dans le cadre de la durabilité, l’accent est souvent mis sur la réduction de la consommation d’énergie et d’eau, mais c’est le personnel qui, passant la majeure partie de la journée sur son lieu de travail, représente le coût principal au mètre carré d’espace de bureau. L’impact de la conception biophilique axée sur l’humain ne doit donc pas être sous-estimé. Il y a encore tant de choses à améliorer, notamment en ce qui concerne la qualité de l’air, l’apport de lumière naturelle, les vues, le chauffage et le refroidissement par rayonnement plutôt que par convection, la prévention de l’éblouissement, la sérénité visuelle, l’évitement des matériaux toxiques, l’utilisation de couleurs naturelles…  Dans The Precedent, nous avons pu transposer ces principes de base théoriques dans la pratique, et ce jusque dans les moindres détails. »

Un intérieur chaleureux et convivial

Les architectes de YUGENING ont fait de The Precedent un lieu qui stimule la productivité et la créativité des professionnels. Le bâtiment abrite un environnement de travail qui soutient tant activement que passivement le bien-être physique, émotionnel et mental du personnel de bureau présent. « Les exigences des travailleurs ont fortement augmenté ces dernières années, sous l’impulsion de la jeune génération. Lorsqu’on passe la majeure partie de son temps au bureau durant la semaine, on veut un environnement de travail attrayant, de jolies vues, et ainsi de suite. Il faut que les travailleurs soient impatients d’arriver au lundi plutôt qu’au vendredi. C’est pourquoi nous nous sommes basés sur les principes WELL – encore avant-gardistes lorsque nous avons commencé à nous y intéresser en 2018 – et avons délibérément intégré de nombreux éléments biophiliques dans l’intérieur rénové », explique Véronique Orens. 

« Citons par exemple les couleurs naturelles – un toit vert avec des plantes mellifères, des murs végétalisés qui purifient l’air… – et les nombreux éléments en bois, entre autres sous forme de structures CLT visibles. Des études scientifiques ont en effet montré que cela réduit la présence dans le sang du cortisol, l’hormone du stress. En outre, les grands murs-rideaux assurent un apport massif de lumière naturelle et une jolie vue sur les platanes côté rue, ce qui permet aux personnes présentes de profiter au maximum de l’effet apaisant de ces arbres. Le vitrage dynamique d’eyrise garantit un équilibre optimal entre lumière du jour et protection solaire, ce qui nous évite de devoir ajouter des screens ou des volets et de défigurer ainsi la façade sobre et transparente. Une qualité de l’air maximale était un autre point d’attention important, d’autant plus que nous étions en pleine période de coronavirus lors de la conception du bâtiment. D’où le choix d’un système de ventilation IDA 1 extrêmement performant qui garantit un renouvellement d’air du plus haut niveau. Le confort thermique est assuré par des plafonds climatiques qui diffusent une chaleur rayonnante douce tout en évitant les problèmes de courant d’air. Une grande attention a également été portée à l’acoustique. Enfin, nous avons considérablement redessiné la répartition de l’espace. Ainsi, nous avons repositionné et élargi les escaliers et les avons conçus comme des espaces de rencontre conviviaux qui stimulent les interactions sociales et la pollinisation croisée créative. De tels espaces de pollinisation croisée sont présents à chaque niveau. La connexion est l’idée centrale, même si nous avons également prévu suffisamment de lieux de silence et de concentration. Tout cela donne un environnement de bureaux chaleureux où l’on se sent bien et où règne une agréable agitation. »

Une empreinte écologique minimale

D’un point de vue architectonique également, The Precedent peut être qualifié à juste titre de projet exemplaire. « Un autre principe crucial, au-delà d’utiliser au maximum l’espace existant, était de minimiser l’empreinte écologique, entre autres en appliquant autant que possible les principes de la construction circulaire », indique Véronique Orens. « Conserver ce qui peut l’être, puis ajouter de nouveaux éléments aussi circulaires que possible : tel était le credo en ce qui concerne les matériaux, entériné par un passeport matériaux Madaster. Nous avons adopté cette approche dès la phase de concours, où nous étions le seul candidat-architecte à faire le choix de conserver et d’optimiser la structure en béton existante. Pas évident d’un point de vue technique, en raison de la hauteur limitée entre les étages, mais très durable. Cela nous a permis non seulement d’éviter l’émission d’une grande quantité de CO2, mais aussi de réduire la durée des travaux et l’impact sur le voisinage. Ensuite, nous avons ajouté des structures démontables en CLT, tant au-dessus qu’à l’arrière du bâtiment, afin d’exploiter au maximum le potentiel spatial. 

Les installations techniques ont également été conçues de façon circulaire. Pour d’innombrables bâtiments bruxellois, l’intégration de systèmes de chauffage et de ventilation contemporains en conservant la hauteur libre de chaque étage passe forcément par la démolition complète et la reconstruction. The Precedent met fin à ce paradigme en plaçant les installations techniques en dehors de la structure porteuse existante, tout en restant dans les limites de l’épaisseur de façade autorisée. « Bien entendu, nous avons également misé sur l’éclairage et la climatisation avec détection de présence, suivi énergétique et gestion de l’eau. L’impact positif sur le voisinage fait également partie de l’aspect durabilité. Les façades plus claires et nécessitant peu d’entretien égaient l’environnement, entre autres en générant plus de lumière naturelle dans les rues situées à l’arrière – beaucoup plus que s’il s’agissait de façades en briques de parement (salissantes). De plus, ce bâtiment affiche un « walking score » de 98%, et est donc particulièrement accessible, tant à pied qu’à vélo. C’est pourquoi nous avons réservé une partie de l’étage souterrain à un spacieux parking pour vélos, équipé de bornes de recharge pour vélos électriques. Cela contribue aussi fortement au bien-être des travailleurs. Ceux qui pensent qu’il suffit d’installer une table de snooker au bureau pour gagner la guerre des talents risquent de tomber de haut. The Precedent prouve justement qu’une conception réellement tournée vers l’avenir doit tendre vers la création d’environnements où les gens se sentent bien, s’épanouissent et se lient – des lieux où bien-être et travail se rencontrent, au cœur de la ville. »  

D-Beton – Eléments préfabriqués en béton

En plus des volumes en CLT, une nouvelle cage d’ascenseur centrale a également été intégrée à la structure en béton du complexe The Precedent. Les éléments préfabriqués en béton nécessaires à cet effet ont été fournis par D-Beton (Alost). « Il s’agissait de 500 m² de prémurs et de 200 m² de prédalles, réparties sur les différents étages », explique Stijn Sanders, Head of Structural Design chez D-Beton. « Ce projet était l’une de nos premières collaborations avec l’entrepreneur général Louis De Waele Construction. Cette collaboration a donné naissance à un partenariat fiable et fructueux. Depuis, D-Beton compte six grands projets, dont le fameux Luxia – à deux pas du Palais de Justice de Bruxelles – et réalise actuellement une nouvelle construction pour une école à Berchem Sainte-Agathe. Le chantier de The Precedent s’est également déroulé sans encombre, grâce à une excellente communication et à la flexibilité nécessaire de notre côté, pour travailler un jour de plus au début de la période de congés du bâtiment, afin de pouvoir installer à temps certains éléments en béton préfabriqué. Nous avons ainsi prouvé une fois de plus que nous pouvions être particulièrement réactifs, un atout de taille pour de tels projets. Nous sommes heureux d’avoir pu ajouter The Precedent à notre liste de références, d’autant plus qu’il s’agit d’une réalisation avant-gardiste qui s’inscrit dans notre propre démarche écologique. Tous nos produits en béton, par exemple, sont fabriqués avec de l’eau de pluie récupérée sur notre site. En outre, nous avons récemment lancé l’« Ecoslab », une prédalle en béton armé prévu de blocs d’élégissement composés de matériaux 100% recyclés. Cette nouvelle application permet de réduire la consommation de béton jusqu’à 20%, avec pour résultat un plancher jusqu’à 20% plus léger et des économies de CO2 jusqu’à 20%.

Fiche technique
  • Maître d’ouvrage Union Investment Real Estate (Hambourg, Allemagne)
  • Architecte YUGENING
  • Entrepreneur principal  Louis De Waele Construction (Watermael-Boitsfort)

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