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Quand le passage d’impétrants donne lieu à une passerelle cyclo-piétonne
Le tablier de la passerelle est en azobé, un bois exotique très dense et résistant. Une plaque de finition métallique antidérapante a été ajoutée pour combler l’espace entre la passerelle et le pont existant.

Quand le passage d’impétrants donne lieu à une passerelle cyclo-piétonne

Joindre l’utile à l’agréable 

Sur le canal de l’Ourthe à Angleur (Liège) est apparue dernièrement le long du Quai Joseph Wauters une nouvelle passerelle qui facilitera la vie des riverains et étudiants de l’ISIL. La genèse de cet ouvrage d’art n’est cependant pas liée à une question de mobilité mais à la recherche d’une solution élégante permettant à l’opérateur RESA de faire franchir le canal par de nombreux impétrants. L’entrepreneur général Eloy en avait confié la réalisation à Techno Métal Industrie (TMI).

Un montage complet à blanc a été réalisé en atelier pour s’assurer que les deux éléments de la passerelle s’assemblaient correctement.

Située sur la rive gauche du canal, la sous-station électrique d’Angleur, récemment rénovée, faisait face à la difficulté de faire passer « proprement » et en toute sécurité une grande quantité de câbles mais aussi des conduites de gaz qui alimentent la rive droite de la Meuse et, de là, environ la moitié de la ville de Liège. Il faut dire que, jusque-là, ce franchissement, sur le bord du pont existant, avait des allures de bricolage.

Fabriqué dans les ateliers TMI à Seilles en trois semaines, l’ouvrage est constitué de deux éléments principaux qui sont une rampe d’accès depuis la rue Garde-Dieu et un pont de 23 m de long pour un poids de 13 tonnes, dont le cœur est un caisson en acier ouvert sur le dessus pour venir y déposer les câbles et conduites. Rive gauche, la passerelle est accessible aux piétons via un escalier tandis que les cyclistes poursuivent leur route le long du Quai Joseph Wauters. 

La pose de la passerelle, pourvue de ses garde-corps, a été réalisée en deux étapes : d’abord la rampe, puis le pont.

Pente et contre-flèche

Conçu par le bureau d’études Servais, l’ouvrage ne paie pas de mine mais sa réalisation et sa pose furent complexes. Antonin Grandmont, Project manager chez TMI, en explique les raisons : « La rampe présente une pente latérale pour l’écoulement des eaux, tandis quel le pont a été fabriqué avec une contreflèche. La principale difficulté technique résidait donc dans l’assemblage des deux éléments au niveau du joint de dilatation, qui doit permettre un déplacement de ± 30 à 40 millimètres tout en assurant une connexion précise. Un montage complet à blanc a été réalisé en atelier pour s’assurer que les deux éléments de la passerelle s’assemblaient correctement. La pose sur site de la passerelle, pourvue de ses garde-corps, a été réalisée avec une grue, en deux étapes : d’abord la rampe, puis le pont. La grue a été positionnée du côté de la rue Garde-Dieu, et les éléments ont été transportés et posés avec précaution pour éviter d’endommager les arbres environnants. » 

Une difficulté inattendue s’est alors présentée : les fondations avaient été mal implantées, nécessitant un déplacement des pieds de la passerelle de dix centimètres par découpe et resoudage des plaques d’appui. Le problème a été rapidement identifié et résolu grâce à une bonne communication entre les parties. Cette expérience a renforcé la confiance et la collaboration entre les différents acteurs du projet.

Rive gauche, la passerelle est accessible aux piétons via un escalier tandis que les cyclistes poursuivent leur route le long du Quai Joseph Wauters.

Fonctionnelle et esthétique

Bien que le trottoir le long du Quai Joseph Wauters soit suffisamment large, la passerelle offre une alternative pratique pour les piétons et les cyclistes, leur permettant de traverser le canal sans faire un détour. De plus, elle cache les câbles électriques et les conduites de gaz, offrant ainsi une solution esthétique et fonctionnelle pour le passage des infrastructures techniques. Antonin Grandmont précise : « Le tablier de la passerelle est en azobé, un bois exotique très dense et résistant. Les fixations des planches de bois ont été réalisées de manière à éviter tout accès indésirable, pour des raisons de sécurité et de prévention du vandalisme ». Une plaque de finition métallique antidérapante a été ajoutée pour combler l’espace entre la passerelle et le pont existant. Les garde-corps sont également en bois, mais en bilinga, un bois moins noble que l’azobé. L’ensemble du chantier s’est étalé de juin 2023 à juin 2024, avec des interruptions.   

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