La construction bois en Belgique : un secteur en pleine expansion

La construction bois connaît depuis plusieurs années une dynamique très encourageante. En 2022, elle représentait environ 7% des nouvelles constructions, principalement sur le segment de l’habitat unifamilial et des petits immeubles résidentiels. Bien que cette part demeure encore modeste, les tendances actuelles et les perspectives de croissance sont prometteuses.

Un engouement grandissant pour le bois

De plus en plus de maîtres d’ouvrage et d’architectes se tournent vers le bois, attirés par ses nombreux atouts : légèreté, rapidité de mise en œuvre, performance énergétique optimale et empreinte carbone réduite. L’évolution des technologies et des réglementations en faveur des matériaux biosourcés renforce encore cet intérêt, faisant du bois une alternative de plus en plus crédible face aux matériaux conventionnels comme l’acier et le béton.

Des obstacles qui tombent les uns après les autres

Si le bois n’a pas encore pris toute la place qu’il mérite dans la construc­tion belge, les barrières, qu’elles soient culturelles, techni­ques ou éco­no­mi­ques, s’amenuisent progressivement.

Alors que l’acier et le béton ont longtemps dominé le paysage archi­tectural, la nécessité d’adopter des solutions plus durables positionne désor­mais le bois au centre du jeu. Son utilisation s’inscrit dans une ten­dance mondiale, portée par des réali­sations exemplaires en Scandinavie, Autriche, Allemagne, France, où les bâtiments bois s’imposent comme une norme de qualité et de durabilité.

« D’un point de vue économique, la préfa­brication a fortement renforcé l’attractivité de la construction bois et accéléré son industrialisation, ce qui lui permet d’être aujourd’hui financièrement compétitive face au béton et à l’acier », souligne Admon Wajnblum, responsable commu­nication chez Ligne Bois, Centre d’information et de promotion du bois dans la construction et groupement d’entreprises rassemblant les acteurs du secteur.

Des idées reçues de moins en moins recevables

« Les réticences à l’égard du bois résultent généralement d’une mécon­naissance de ses spécificités, ce qui favorise l’ancrage de préjugés : faible durabilité, vulnérabilité face aux incendies, etc. Déconstruire les idées reçues prend du temps », rappelle Admon Wajnblum. 

Pourtant la durabilité du bois est exceptionnelle lorsqu’il est correcte­ment mis en œuvre. Des traitements adaptés et des techniques modernes assurent sa résistance face aux intempéries, aux insectes et aux champignons. Quant à la sécurité incendie, des tests démontrent que les structures en bois se comportent aussi bien que celles en acier ou en béton grâce à leur capacité de carbonisation qui ralentit la propagation du feu. 

Une réponse incontournable aux enjeux environnementaux

Le secteur du bâtiment est l’un des plus grands pollueurs d’Europe (plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre et près de 40% des déchets), l’un des plus grands consommateurs d’énergie primaire et le plus important prédateur de matières premières. 

Face à ces défis, le bois apparaît comme une solution de premier plan. C’est un matériau renouvelable qui nécessite très peu d’énergie pour être transformé et qui stocke du carbone tout au long de sa vie. La construction bois génère également très peu de déchets et se prête parfaitement à la circularité. « En utilisant du bois, la construction devient un véritable puits de carbone, contribuant activement à la lutte contre le changement climatique et limitant la pression sur les ressources. », ajoute Admon Wajnblum. 

Le rôle clé des pouvoirs publics

En Belgique, plusieurs initiatives témoignent d’une volonté accrue de promouvoir la construction bois dans le chef des pouvoirs publics via des réalisations exemplaires et des appels d’offres intégrant des critères environnementaux. Admon Wajnblum : « C’est un signal très positif. Comme on a pu l’observer en Allemagne et en France, un soutien institutionnel fort stimule la demande et incite les promoteurs immobiliers à investir dans des projets durables ». En instaurant des incitants fiscaux et en renforçant la sensibilisation des acteurs du secteur, les autorités peuvent largement contribuer à faire du bois un pilier de la construction de demain.

Face à l’urgence climatique et à la nécessité de construire de manière plus responsable, le bois s’impose clairement comme une alternative incontournable pour bâtir l’avenir.