« Nous sommes toujours en avance sur notre temps. »

Le 1er septembre 1995, Ivan Gerlach (50 ans aujourd’hui) est entré au service d’expédition de Kerkstoel alors qu’il venait de quitter l’école. Près de 30 ans plus tard, il est responsable de l’ensemble de la planification et Kerkstoel 2000+ est l’un des leaders européens du marché du béton préfabriqué, spécialisé dans les prédalles et les prémurs. Bien que les époques et les méthodes de travail aient beaucoup évolué, les fondements de l’entreprise sont restés intacts. « La qualité, la proximité avec le client et l’aspect familial restent essentiels dans tout ce que nous entreprenons. »

Kerkstoel était déjà un nom bien connu à Grobbendonk et dans les environs. Même pour le jeune Ivan Gerlach, qui est né et a grandi à Herenthout, ce nom lui disait quelque chose. Pourtant, cela n’avait rien à voir avec l’activité principale de l’entreprise. « Mon père était colombophile et la famille Kerkstoel organisait régulièrement des concours. Je voyais aussi parfois leurs bétonnières dans les rues, mais mes connaissances n’allaient pas beaucoup plus loin. Jusqu’à ce que, quelques mois après avoir terminé mes études de gestion d’entreprise, je me rende sur place pour postuler un emploi. J’avais entendu dire qu’il y avait un poste vacant et un emploi près de chez moi me plaisait. Malheureusement, l’une des conditions requises était d’avoir au moins 30 ans, alors que j’en avais à peine 21 à l’époque. J’ai tout de même tenté ma chance et, après toute une procédure de sélection, j’ai été le candidat le plus approprié. Les choses se sont ensuite enchaînées très rapidement. Le jeudi 30 août, nous avons reçu un coup de téléphone à la maison nous annonçant que j’avais le poste et le vendredi 1er septembre, j’ai commencé à travailler. Donc, malgré ce manque d’expérience, ils ont vu en moi quelqu’un qui avait les qualités nécessaires et qui pouvait évoluer au sein de l’entreprise. » 

Ce dernier point a visiblement très bien fonctionné …

« En effet (rires). Même si les débuts ont été loin d’être évidents. J’ai tout de suite été jeté dans le bain, ce qui, rétrospectivement, s’est avéré être la meilleure expérience d’apprentissage. Mais j’ai dû tirer seul mon épingle du jeu, car mon prédécesseur m’a abandonné au bout d’un jour. Heureusement, au bout d’un certain temps, j’ai commencé à trouver mes marques et le train a vraiment quitté la gare. En 2024, il continue de rouler à toute allure… »

Comment avez-vous vu Kerkstoel évoluer au fil du temps ? Y a-t-il eu beaucoup de changements par rapport à vos débuts ?

« Kerkstoel a toujours été une entreprise pleine d’avenir. Au milieu des années 1990, les dalles de plancher ou prédalles étaient des produits très innovants. Nous avions beaucoup de clients néerlandais à l’époque et même là-bas, la préfabrication en était encore à ses balbutiements. Bref, j’ai vécu les années pionnières. Notre hall de production le plus récent était alors le F93. Aujourd’hui, c’est notre hall le plus ancien, où nous fabriquons des prédalles standard 24 heures sur 24 (2800 m² par jour). Le marché étant de plus en plus demandeur d’applications spéciales et de personnalisation, plusieurs halls de production supplémentaires ont été construits par la suite. Dans le hall F97, nous produisons à la fois des prémurs (750 m² par jour) et des dalles de plancher (environ 700 m² par jour). Ce fut un grand changement, car nous pouvions y fabriquer des produits plus complexes et nous gagnions déjà en flexibilité. Avec le F99, nous avons également ajouté une installation de soudage automatique, et notre fleuron le plus récent est le F18. Là, nous pouvons résolument nous engager dans la diversification des produits, des murs isolés aux murs texturés dans la finition de votre choix. Nous continuons ainsi à consolider notre réputation de précurseur dans le secteur de la préfabrication. Dans les années 1990, Kerkstoel 2000+ était déjà en avance sur son temps – comme son nom l’indique – et c’est toujours le cas en 2024. »

Croissance et innovation sont donc des constantes majeures chez Kerkstoel 2000+ ?

« C’est vrai. Nos prédalles et nos prémurs sont devenus, au fil des ans, de véritables produits de masse. Le nombre de mètres carrés produits ne cesse d’augmenter. Par exemple, nous sommes actuellement en pleine livraison pour la nouvelle prison à Petroleum Zuid à Anvers. Avec 52 000 m², il s’agit de notre plus grand chantier en termes de prémurs, et nous y fournissons également 20 à 25 000 m² de dalles de plancher. Dans le même temps, la demande de personnalisation est de plus en plus forte. Cela nous place face à un passionnant exercice d’équilibriste. Pour notre hall F18, il s’agit de trouver le bon équilibre entre la diversification, la performance et le rendement. » 

Vous travaillez chez Kerkstoel depuis près de 30 ans. Quel est le secret de cette collaboration de longue date ?

« Ce que j’aime particulièrement chez Kerkstoel, c’est que la dimension familiale et personnelle est encore très présente dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise. Appelez cela comme vous voulez – passion ou déformation professionnelle – mais je m’identifie très fortement à l’entreprise. Lorsque je suis à Ostende et que je vois les tours SKY, pour lesquelles nous avons livré 32 étages préfabriqués, je suis vraiment fier. Depuis le premier jour, j’ai fait feu de tout bois pour l’entreprise. Je me sens valorisé et je suis heureux d’avoir pu contribuer à notre forte croissance au cours des trois dernières décennies. Il y a trois piliers essentiels que nous défendons et que chaque employé de Kerkstoel incarne : l’engagement, la fiabilité et l’accessibilité. Je pense que j’obtiens un score assez élevé dans chacune de ces catégories (rires). » 

Aller voir ailleurs n’est donc pas à l’ordre du jour ?

« Non, je n’ai aucune raison de le faire pour le moment. Supposons que demain, je ne me sente plus à ma place chez Kerkstoel, ce qui signifie que je n’y travaille plus avec fierté, alors il serait peut-être temps de respirer un autre air. Mais heureusement, ce n’est pas du tout le cas. La passion est toujours là et je me sens chez moi. De plus, même après toutes ces années, mon travail reste particulièrement fascinant et stimulant. Tout évolue à la vitesse de l’éclair – voyez, par exemple, la montée en flèche de l’intelligence artificielle – et nous devons suivre le mouvement, car rester immobile, c’est reculer, surtout dans les conditions de marché actuelles. Par ailleurs, l’importance de la préfabrication dans le secteur de la construction ne cesse de croître. En bref : le travail ne manque pas. On ne sera donc pas débarrassé de moi tout de suite (clin d’œil). »