Ce n’est pas parce que l’on est une société familiale avec un fort ancrage local qu’il faut se reposer sur ses lauriers. L’entreprise Nelles (Xhoffraix) l’a bien compris et multiplie, certes avec une certaine discrétion, les initiatives pour garantir son indépendance et la pérennité de ses activités. Charles Nelles, administrateur délégué, son fils Jean, Administrateur, et Olivier Defêchereux, Conseiller externe « Environnement et Permis » pour l’entreprise Nelles, se sont mis à table pour lever le voile sur certains projets en cours, qui demeurent liés aux activités de base de l’entreprise.
Dans un précédent article, nous avions détaillé l’activité que mène Nelles dans ses carrières et la volonté de valoriser la moindre pierre, la ressource n’étant pas renouvelable. Olivier Defêchereux : « C’est dans cet esprit que nous prévoyons différentes modifications techniques à nos installations de criblage et de concassage, afin d’obtenir une séparation plus efficace entre la terre et les pierres et un meilleur tri de ces dernières. »
Aux carrières de la Warche, Nelles exploite deux couches géologiques : le grès schisteux d’une part, formation pierreuse principale et, d’autre part, une formation plus jeune et très localisée, le poudingue de Malmedy. Nelles utilisait déjà la fraction supérieure du poudingue pour produire des graviers roulés, principalement utilisés comme pierres ornementales dans les jardins. Olivier Defêchereux : « Nous étudions actuellement comment valoriser la fraction inférieure, plus dure. Différents essais ont ainsi été menés pour ouvrir des pistes : capacité réfractaire, possibilité d’en faire un substitut du ciment, contribution à l’effet masse de constructions légères pour gagner en inertie thermique, utilisation comme enduit mural sur base d’argile, … En parvenant à valoriser cette fraction du poudingue, nous arriverions à une valorisation maximale de cette partie du gisement, mais du chemin reste à parcourir pour y arriver. » Parallèlement, pour assurer l’exploitation de la carrière de la Warche au moins 30 années de plus et protéger l’emploi local (12 ETP) sur le site, une demande de révision du plan de secteur est dans sa phase finale, l’enquête publique finale n’ayant soulevé aucune remarque et le Conseil communal ayant émis un avis favorable à l’unanimité.
Du côté du centre de recyclage et de regroupement des terres de Trois-Ponts – un des premiers du genre puisqu’il existe depuis 1997 – le permis unique a quant à lui été renouvelé, autorisant l’exploitation jusqu’en 2043. Des investissements importants ont été consentis pour développer l’outil et permettre un meilleur tri optimalisant la qualité des produits. Cela fera l’objet d’une prochaine publication.
Pour alimenter son métier de base – les travaux de voirie et de pose d’impétrants pour les différents concessionnaires – mais également pour répondre à sa vision sociétale, Nelles a récemment créé une société de développement immobilier à parts égales avec un partenaire, la srl Rochimco : la « s.a. Foncière des Fagnes ». Charles Nelles précise : « Nous ne recherchons pas le développement résidentiel de n’importe quelle façon, mais souhaitons développer des terrains disponibles au cœur des villages, conformément à une vision sociétale respectueuse et inclusive. Nous avons ainsi plusieurs projets en cours où nous ne faisons pas que densifier l’habitat mais laissons de la place pour de l’espace public et communautaire. »
Dernière initiative en date, et non des moindres : avec 4 partenaires, Nelles a créé en mars 2024 la société Hollogne Développement, dont elle est l’actionnaire principal. La société a racheté à la Raffinerie Tirlemontoise l’ancienne sucrerie d’Hollogne-sur-Geer, un site d’environ 14 ha : 8 ha en zone industrielle, 1,2 ha en zone résidentielle et 4,8 ha en zone agricole. Charles Nelles : « Nous avons élaboré un masterplan avec l’architecte Luc Nelles, mon frère, et le bureau Lacasse, dont la dernière version pourrait rassembler les visions des différentes parties concernées. Les développements prévus comprennent du résidentiel, des services publics et communautaires pour ouvrir le site sur le village, et une activité industrielle compatible avec le contexte local. Le tout représente un investissement de 25 millions d’euros pour un début de construction au second semestre 2026. » Ce dossier pourra être détaillé dans le cadre d’une prochaine édition.
Si tel est le cas, veuillez contacter NELLES frères SA.